Consommation réduite, hyper compacte, chenillard

A l'instar de toutes les entreprises du réseau maison et Paysage Biopop tient à instaurer un véritable échange équitable entre l'ensemble des acteurs qui gravitent dans son champs de compétence.

 

Aussi, souhaitant développer un travail à terme basé sur le maraichage dit en sol vivant, qui besogne beaucoup moins la terre, voire qui éradique même complétement ces postes, il nous fallait néanmoins de temps à autre avoir recours à une machine permettant à l'occasion de préparer un lit de semence.

 

Néanmoins nous désirions une machine légère afin de créer le moins possible de tassement du sol doublée d'une grande compacité notamment car nous travaillons en serres chapelles ce qui ne nous permet pas de ressortir à l'autre bout du tunnel mais nous oblige à faire des demis tours à chaque extrémité. Hors il est très périlleux, tout au moins assez délicat, de tourner au milieu des arceaux et sur des surfaces de toute façon très réduites, c'est pourquoi nous avons opté pour un tracteur chenillard.

 

L'idée grâce aux chenilles est de réduire fortement la compaction des sols puisque le poids de la machine est répartie non plus sur quatre roues et donc sur quatre point précis recevant sur quelques centimètres carrés toute la charge mais là, c'est l'ensemble des deux chenilles qui se répartie la fardeau homme - tracteur.

 

Une sacrée différance évidemment si l'on souhaite garder un sol léger c'est à dire s'abstenir de le tasser inutilement afin, comme nous souhaiterons y arriver sur le long terme, de préserver une structure où puissent évoluer les vers de terre, qui sont évidemment les premiers à souffrir d'un sol excessivement tassé, puisqu'ils désertent alors la parcelle le plus souvent en se retirant vers le fond, tandis qu'on aurait bien eu besoin de leurs services dans les 30 premiers centimètres de terre.

 

Question fabrication, toujours suivant la charte développée par le réseau Maison et Paysage, il nous semblait plus juste d'acheter une machine fabriquée en Europe, plutôt que dans un pays où le smic local se compte en yuans ou en roupies. Premièrement afin comme le recommande d'ailleurs l'Organisation Mondiale du Travail de permettre à des structures qui propose des conditions décentes d'emploi et de rémunération à leurs salariés de continuer à produire et deuxièmement pour justement qu'en achetant aux premières, les secondes qui se développent dans des pays à bas coûts ne puissent à la longue pas détruire le tissu social et économique de territoires où les salariés ont encore des droits.

En bref nous voulions tant un achat éthique et solidaire, à tout le moins équitable, qu'une  machine pratique, économique et solide.

Je me souviens d'un paysan gardois qui s'arrachait les cheveux en m'expliquant que les français n'avaient aucune morale car ils n'avaient pas compris l'importance de consommer local, il peinait certainement alors à écouler sa production, qu'on vivait en France et que si l'on voulait continuer à avoir une autonomie alimentaire dans notre pays il fallait nécessairement soutenir les producteurs de l'hexagone en mangeant prioritairement leurs fruits et légumes. Quelques minutes après cet exposé enflammé sur l'importance morale d'acheter local afin de préserver une vie décente sur nos territoires, ce même brave homme m'expliquait que pour économiser 10 voire 15% par rapport aux concessionnaires locaux proposant des machines italiennes, allemandes ou italiennes il allait commander un tracteur 100% estampillé Made In China. Je crois que cela se passe de commentaires...

 

Il faut comprendre ici que lorsque l'on aborde la notion économique comme étant un critère de sélection il ne s'agit pas du prix d'achat initial de la machine mais plus sa consommation journalière. Beaucoup de collègues ont des tracteurs si énergivores qu'il m'arrive parfois de me demander si au vue de la dépense en GNR utilisé pour la production notamment en BIO celle ci a encore un sens à la fin ?

 

De plus étant baigné dans une atmosphère continuellement versatile oscillant entre une moiteur extrême due aux arroseurs inversés et des pics de température si extrême qu'on en  perdrait connaissance (73 degrés dans la dernière serre en juillet 2019) il nous fallait un tracteur de type ''old school'' c'est à dire sans électronique à bord afin d'éviter que les circuits et cartes imprimés ne passent leurs temps à s'oxyder. 

 

Finalement donc c'est le MIRA Cingolino qui est venu en septembre 2020 rejoindre l'équipe attelé d'un broyeur à sarments, permettant autant le débroussaillage que la destruction des restes de culture, d'une benne à vidange par poignée à cran, elle offre la possibilité de transporter des légumes lourds tels que les courges mais également le transport du broyat directement sur les emplacements où il manque sans en mettre sur dix lieux à la ronde, un chargeur frontal qui peut être remplacé par une lame niveleuse, ces deux la sont pratiques pour transporter des copeaux ou du gravier et l'étaler uniformément, et un griffon afin de décompacter peu profondément, 15 cm maximum, notamment lorsque l'on souhaite griffer la terre au pied des ronciers sans casser les racines afin de les extraire ensuite dans leur totalité.

A cela s'ajoute une herse rotative destinée à préparer les lits de semences, néanmoins à cause du confinement et des problématiques secondaires qu'il a engendré cet outil n'a toujours pas été récupéré.

 

Nous sommes donc parti prendre le tout directement à l'usine en Italie, sans la herse, l'ensemble à couté 15.500 euros HT. Mais comme il s'agit d'un pays de l'Union Européenne il n'y a pas eu à débourser les 20% de TVA. 

Le tracteur coutant à lui seul 10.200 euros net.

Nous aurions pu passer par l'importateur entrainant une majoration de 30% mais il nous semblait plus intéressant de rencontrer directement le fabricant et de voir ainsi l'usine et les diverses machines y étaient fabriquées, essentiellement des motoculteurs et motobineuses en plus d'un micro-tracteur 4X4 appelé Mira Horsy.

Et puis il faut bien avouer qu'une petite excursion sur les bords de l'Adriatique n'allait pas pour nous déplaire.

 

Les maraichers qui veulent jeter un œil sur cet outil peu commun sont bien évidemment les bienvenus sur l'exploitation. La grande majorité des machines vendues en France sont achetées par le secteur agricole, mais les paysagiste y trouvent également leur compte via la multiplicité des outils qu'il est possible d'installer sur la cellule motrice.

 

Une dernière chose à prendre en compte est que le tracteur est si simple à prendre en main qu'un jeune de 14 ans en stage de découverte peu largement le manipuler, l'arceau ROPS le protégeant de toute façon en cas de retournement, car il va sans dire qu'avec les chenilles l'envie est grande d'emprunter des chemins où les dénivelés sont légions.


Biopop entre Nimes et Alès à seulement quinze minutes d'Uzès, des fruits et légumes produits selon les technique de culture biologique, des prix directs, une fraicheur incomparable, que demande le peuple ?